mardi 10 août 2010

Murakami au Château de Versailles


   Après le scandale provoqué par Jeff Koons, puis la venue du français Xavier Veillant, c'est au tour de la superstar japonaise de l'art contemporain Takashi MURAKAMI d'investir les lieux majestueux de Versailles. Ses couleurs acidulées et son esthétique dite "superflat" risquent de trancher avec le style classique de l'architecture. Mais peut-être que certains y verront des échos aux oeuvres plus baroques de la galerie des glaces réalisées par l'atelier de Charles Le Brun:

« Pour un japonais, y compris moi, le Château de Versailles est l’un des plus grands symboles de l’histoire occidentale. C’est l’emblème d’une ambition d’élégance, de sophistication et d’art dont la plupart d’entre nous ne pouvons que rêver.

   Bien sûr nous comprenons que l’étincelle qui a mis le feu aux poudres de la révolution est directement partie du centre du bâtiment.
   Mais, sous de nombreux aspects, tout est transmis à travers un récit fantastique venant d’un royaume très lointain. Tout comme les français peuvent avoir du mal à recréer dans leur esprit une image exacte de l’époque des Samouraïs, l’histoire de ce palais s’est étiolée pour nous dans la réalité.
   Donc, il est probable que le Versailles de mon imagination corresponde à une exagération et à une transformation de mon esprit jusqu’au point d’être devenu une sorte de monde irréel à part entière. C’est ce que j’ai essayé de saisir dans cette exposition.
   Je suis le chat du Cheshire qui accueille Alice au pays des merveilles avec son sourire diabolique, et bavarde pendant qu’elle se balade autour du Château.
   D’un sourire enjoué, je vous invite tous à découvrir le pays des merveilles de Versailles. »

Takashi Murakami



   On annonce la plus grande rétrospective de l'artiste en France. Avis aux amateurs donc si vous avez raté son exposition à la galerie Perrotin cet automne 2009.
Le mélange manga et clacissisme français risque d'être aussi détonant que pour l'exposition Jeff Koons. Si aucun scandale n'éclate, c'est que le public se sera habitué à ces chocs esthétiques (ou qu'il n'apprécie guère Koons).

Du 14 septembre au 12 décembre 2010, Château de Versailles