jeudi 21 novembre 2013

Noémie Goudal, lauréate du prix HSBC 2013

Reservoir, Lightjet Print, 168x206 cm, 2012

    Noémie Goudal est l'une des deux lauréates du Prix HSBC 2013, et a édité son livre "The geometrical determination of the sunrise" cet été. La photographe de 29 ans a eu un regard attentif à la conception de son catalogue monographique. Couverture avec un paysage exotique noir et argentée, à la manière d'un daguerréotype. Présence de lunettes stéréoscopiques, non présentes dans le catalogue de consultation. Mais les schémas d'optique présents dans les premières pages laissaient présager d'une illusion, d'une tromperie.
Noémie Goudal joue avec les perspectives: effet 3D de la stéréoscopie, mise en scène d'un décor dans un autre décor. Le spectateur est sans cesse sur ses gardes pour tenter de percer l'énigme. Une énigme où l'Homme est presque toujours absent de son environnement, qu'il soit constitué de vestiges ou de nature pure.
L'éternelle question de l'Homme face à la Nature est évoqué dans la série Haven her body was. L'espace ci-dessus est travaillé comme une installation, où l'artiste décompose une image imprimée sur plusieurs papiers, qu'elle transfère dans un environnement autre. Le dialogue prend alors la forme d'un nouveau territoire.

Editions Actes Sud, 102 pages, 20 euros

mercredi 20 novembre 2013

" Marzo ", de la Cie Dewey Dell


    Dewey Dell est une formation de quatre jeunes italiens, qui décident de s'unir en 2007 après une expérience à l'école d'expression corporelle Stoa à Cesena.
Marzo, c'est une expérience de 45 minutes, estampillée "performance" et "new generation" sur le site internet du fameux festival NEXT. A première vue, le côté bioman des personnages attire tout de suite. Surtout lorsque vous venez d'acheter un billet pour un opéra de 3h de Jan Fabre, on a envie d'aller expérimenter quelque chose d'opposé!
    Quand on gratte un peu, la référence japonaise est double dans ce projet. Kuro Tanino en est le directeur assistant, et Yûichi Yokoyama le concepteur des costumes. Le premier et un scénariste et directeur artistique de théâtre, le second un auteur de BD hors normes.  La gestuelle et les poses des danseurs sont ainsi imprégnées de cette culture japonaise, les italiens ne semblent qu'être les instruments de cette référence.

    Une sorte de samouraï introduit donc ce spectacle, ainsi qu'une voix japonaise qui parle à la place du danseur, qui ne peut s'exprimer à travers son masque-casque. Ce personnage semble être sur une planète indéterminée, blanche et rugueuse comme la lune. On nous parle de cratère...
Rapidement les autres personnages entrent en scène. Un personnage féminin, et un sportif dans toute sa gloire. S'en suit une histoire d'amour un peu trop basique à trois. Tout cela ponctué des trois bibendum qui font rire dans un premier temps, mais qui s'avèrent les plus intéressants à observer dans la façon dont leurs costumes réagissent à leurs mouvements.
Un scénario un peu trop basique donc. On a parfois le sentiment d'être dans un spectacle pour enfants (même s'il n'y en avait aucun à la représentation au Budascoop). Les quelques interventions de dialogue sont totalement inutiles (le samouraï dit "j'ai mal à la jambe" tandis qu'il boite...). Et la bande son repose un peu trop sur la violence. Du breakcore-speedcore-expérimental pendant 45 minutes était un peu difficile. Il est regrettable d'observer que régulièrement les jeunes compagnies de danse s'extasient sur de la musique ultra bourrin pour signifier la violence...
Intéressant à voir pour l'apéro. Plus pénible en gueule de bois le dimanche après midi.






mardi 29 octobre 2013

" La Ruée vers l'Art " , documentaire de Marianne Lamour


Synopsis:
"l’irruption et la puissance de nouveaux collectionneurs hyper-milliardaires ont bousculé un marché de l’art contemporain jusque-là orchestré par un petit réseau de professionnels. De nouveaux gisements artistiques, de nouveaux artistes à vocation mondiale, des montants financiers démesurés sont les fruits d’une spéculation intense : quels en sont les véritables enjeux ? Qui en sont les acteurs ? Quelle place pour la créativité des artistes ?
De New York à Hong Kong, de Singapour à Miami, de Shanghai à Doha en passant par Bâle et Venise, la réalisatrice Marianne Lamour et les auteures, Danièle Granet et Catherine Lamour, sont parties à la découverte de ce monde en pleine mutation vers une nouvelle société de l’Art globalisé sans en cacher ni les outrances, ni les errements."
Allocine.fr
 
 
 
   Un documentaire qui malheureusement ne tient pas du tout ses promesses. Les auteures sont des journalistes non spécialistes de la question, d'un certain âge. Leur position tout au long du documentaire ne sera que superficiel, enfonçant à longueur de temps des portes ouvertes concernant le marché actuel, pourri par les spéculations des galeries et des nouveaux riches.
Et à côté de cela, la qualité des images est médiocre. On se dit directement en sortant de la salle que les subventions pour ce doc n'ont servi qu'à payer les multiples voyages des journalistes à Venise, Bâle, Miami, Doha, Singapour, Hong Kong, New York etc. D'un plan à l'autre on passe d'une qualité d'image passable à une qualité super pixellisée.
Un documentaire de vulgarisation pour les non initiés, inutile pour les avertis.

dimanche 27 octobre 2013

" Fuzz & Pluck 1 ", de Ted Stearn


    Pour comprendre un peu le bonhomme, Ted Stearn, c'est le storyborder de "Futurama" ou "Beavis & Butthead".
C'est donc tout naturellement que Fuzz et Pluck, respectivement ours en peluche trouillard et coq plumé teigneux, arpentent un monde absurde rempli de personnages tous plus dingos et cruels les uns que les autres.
Fuzz et Pluck se retrouvent esclaves à la suite d'une tentative de passage de frontière à bord d'un caddy trouvé dans une décharge, mais en fait provenant d'une supérette où va se rendre le duo...
Une BD pleine d'humour, qui dépeint une société américaine au paroxysme de sa connerie.
Un volume 2 est également sorti.

Publié chez Cornélius, 20,5 euros

" Culbutes ", de Sammy Harkham


    "Culbutes" est un recueil dont il faut se méfier du nom et de la couverture. Sammy Harkham y dépeint des histoires dépouillées de texte, qui ressemblent à de courts poèmes visuels, profondément tristes et désespérés. Des histoires d'amours inassouvies, perdues, fantastiques, tragiques. Rien de provocant ou vulgaire.

Des spleens en case.


Publié chez Cornélius, 20 euros

"Gravity" de Alfonso Cuarón



    Avec un budget d'environ 100 000 000 $, on s'attend forcément à aller voir un blockbuster. Et c'est le cas. Mais quel film!
L'intro nous parle de l'absence de son dans l'espace et du mouvement perpétuel des objets en apesanteur. Ce sont principalement sur ces deux aspects que repose le réalisme du film, en plus de la qualité des représentations de la terre vue de l'espace.
Ainsi, un docteur et un astronaute subissent l'effet domino d'un incident qui a lieu très loin d'eux, mais dont les débris arrivent jusqu'à eux. Ils se retrouvent éjectés et seuls, Sandra Bullock vrillant à l'infini et vous donnant la nausée. Car le réalisateur choisit ponctuellement de faire ses plans en caméra subjective, dans un va et viens très subtil.
La communication avec la Terre est coupée.
Une course contre la montre s'en suit alors pour tenter de regagner la station spatiale internationale, l'oxygène étant le nerf de la guerre.

Le suspens vous prend tout au long de l'histoire, et ce film m'a rappelé le fabuleux Apollo 13.
Et pour une fois la 3D n'est pas si mal...

jeudi 17 octobre 2013

"Tales of Us", le nouveau Goldfrapp



    Le 6ème album d'Alison Goldfrapp est sorti début Septembre. Et connaissant la bipolarité du groupe, on ne savait pas trop dans quel versant on allait tomber. La folk survolée par la voix chaleureuse d'Alison, ou la pop-électro-disco-dark-kitsch parfois foireuse?
Il y a probablement des adeptes pour chacun de ces styles, mais peut-être pas forcément les deux à la fois.
"Felt Mountain", "Seventh Tree" et maintenant "Tales of Us" sont des albums soft, oniriques, un peu jazzy, essentiellement acoustiques.
"Black Cherry", "Supernature" et "Head First" sont déphasés, synthétiques et rythmés.

La pochette de l'album donne un indice quant à la voie choisie sur cet opus. Très cinématographique grâce à ce noir&blanc et à la sobriété de l'image, le groupe tranche avec les mises en scène farfelues et carnavalesques.

L'ambivalence du groupe aurait mérité de créer deux formations musicales, afin de ne pas trop perdre son public capable de reconnaître entre mille la voix majestueuse d'Alison Goldfrapp. Comme a pu le faire Julia Lanoë pour assouvir ses deux penchants, avec Sexy Sushi et Mansfield Tya.

lundi 9 septembre 2013

" Aventine ", le deuxième album d'Agnes Obel



    La chanteuse danoise nous revient avec un deuxième album intitulé "Aventine", le 30 Septembre 2013. Trois années ont passé après le merveilleux coup d'essai "Philharmonics", encensé unanimement par la presse.
A l'écoute du titre "The Curse", les mélodies de violons nous font toujours autant d'effet, le piano n'étant jamais très loin. Un titre envoûtant, qui donnerait presque envie de revoir le film de Jane Campion "La leçon de Piano" une treizième fois. Le clip noir & blanc suffira.
On reste donc dans l'exacte lignée du premier album. Ensorcelant et mélancolique.

A voir le 30 Novembre au musée de La Piscine à Roubaix.

lundi 2 septembre 2013

"Le Coup du Fantôme", expo de Sun Yuan & Peng Yu à la Gare Saint Sauveur



    Qui dit mois de Septembre dit reprise du boulot. Certes. Mais c'est aussi la rentrée culturelle. Ouf!
Et nous on attend avec impatience l'ouverture de l'exposition "Le Coup du Fantôme", des artistes chinois Sun Yuan & Peng Yu.
Sun c'est lui. Bien baraqué. Peng c'est donc elle, avec son carré très plongeant. Un couple de 40 ans avec une allure d'ados punk... Un duo qui cultive la controverse, et très tendance.
Jérôme Sans, le dandy commissaire de l'exposition, nous les présente avec l'élégance et la coolitude qui le caractérisent. Des artistes qui ont dérangé au Tripostal lors de "La Route de La Soie" en 2010, avec leurs vieillards plus vrais que nature, en fauteuil roulant. Mais ici les œuvres sont moins véhémentes. Les œuvres monumentales impressionnent, mais ne cachent pas leur réflexion sur le monde actuel.
Avec "The Strongest dragon gets across the river", le public est mis à contribution dans un bassin rempli de cubes de mousse qu'il doit traverser. Mais attention à ne pas être pris au piège! Là où l'on voit une œuvre ludique, certains se verront prisonniers de cette installation très physique.
Une autre installation crache un gigantesque rond de fumée, qui au bout de sa course est balayé par une sorte de balai de sorcière.
"Occasionnal awakening" se réveillera de temps à autre pour jeter en direction des spectateurs le surplus d'une pièce que l'on devine à travers un balcon dont on dirait qu'il a toujours existé dans la Gare.
Et d'autres encore...

Et de l'autre côté de notre chère Gare, les photographies des lauréats SFR Jeunes Talents et du concours "Photographie Manipulation", ainsi que le lillois Jim SKWAK qui a redécoré l'Hotel Europa avec ses Maniacs.


Du 6 Sept. au 3 Nov. 2013.
Gratuit.
Du mercredi au dimanche, 12h-19h

dimanche 18 août 2013

M.I.A "Matangi", le nouvel album



"Bring the Noize" est le nouveau single issu du quatrième album à venir de M.I.A : Matangi. Initialement prévu en avril 2013, il sortira normalement le 5 novembre sur le label Interscope.
Le single est produit par Switch (Diplo) et Surkin, les deux trublions de l'électro actuelle.

lundi 17 juin 2013

Expo "La Ligne d'ombre", Espace Croisé à Roubaix



  Eric Deneuville et Mo Gourmelon nous présentent leur nouvelle exposition de l’Espace croisé à Roubaix. Les deux compères nous proposent une visite dans la ligne de mire de la jeune scène contemporaine. L’art vidéo y est à l’honneur dans la pénombre du centre d’art. Exposition organisée sous forme d’alcôves qui ne sont pas sans rappeler les box d’artistes.

Perso : Je conseil, c’est l’occasion de découvrir la jeune scène contemporaine pour la plupart encore en école (Beaux-arts, Fresnoy, …) et de se plonger dans l’univers de la vidéo contemporaine. Il est agréable de pouvoir se poser dans un lieu calme qui n’est pas pour une fois saturé de visiteurs.

Franck Pouchenaud.

mardi 11 juin 2013

"Q" de Mrzyk et Moriceau


Le 23 Mai est sorti le 7ème volet de BD CUL, aux éditions Les Requins Marteaux, 12 euros.
Un duo d'artistes connus pour leur collaborations avec Sébastien Tellier, Breakbot, Air ou Katerine...
La particularité de leur travail: un dessin presque toujours en noir & blanc, dans une veine absurde, sexuelle et surréaliste.
L'un de leur projet, 1000 dessins, ici.

Franz Ferdinand promet un été endiablé avec "Right Thoughts, Right Words, Right Action"


  Tombée dessus par hasard à la radio et reconnaissant dès les premières secondes LE style des Franz, le groupe devrait sortir son nouvel opus aux alentours du 26 Août 2013.

"Right Action"


La suite en écoute par ici.

lundi 10 juin 2013

"About Farewell", nouvel album d'Alela Diane



L'album sort le 24 Juin, et un titre est en écoute sur la page d'accueil de son site.
http://www.aleladiane.com/

"Olympia" d'Austra en écoute intégrale


Ayé! On peut enfin écouter le nouvel album, ici.
Le single avait fait un peu peur mais ça va, on vous rassure, vous allez kiffer.
Mention spéciale pour les morceaux "Fire" et "Reconcile", qui a une somptueuse mélodie techno! Espérons qu'il y aura des remix.

vendredi 31 mai 2013

Expo "With" de Carsten Höller, Galerie Air de Paris

 

  Une exposition autour du double chez Air de Paris (paumée dans le 13ème). With est une collaboration de l'artiste allemand Carsten Höller avec huit personnes, artistes ou pas.
Une exposition autour du doute, cher à Höller, puisque certaines oeuvres n'ont effectivement pas la "touche" de l'artiste, et aucun cartel ne vient préciser de quelle collaboration il s'agit. On passe du double à la gémellité, du différent à l'identique. En somme les paradoxes du double qui génèrent ce doute.
Les photographies de manèges y sont présentes, avec des reproductions de type carte postale servant de jeu Memory. Une vidéo et une photographie présentent de vrai-faux jumeaux. Trois installations viennent compléter cette présentation.

Air de Paris, 32 rue Louise Weiss, 75013 Paris
Ouvert du mardi au samedi
Horaires: 11h-19h

Expo Pistoletto "Année 1: le paradis sur terre", au Louvre à Paris

 

  Le Louvre présente une exposition d’envergure de l’artiste italien Michelangelo Pistoletto (1933, Biella), accompagnée d’un programme de rencontres et de performance théâtrale et d’activités à destination des publics, notamment dans le jardin des Tuileries.
L’exposition intitulée « Année 1, le paradis sur terre » marque le passage dans une nouvelle ère, celle d’une métamorphose humaine, sociale, culturelle, fêtée dans le monde entier y compris sur l’esplanade de la cour Napoléon, le 21 décembre dernier. Elle s’incarne dans différentes temporalités : le passé dans sa forme rétrospective ; le présent à travers les oeuvres miroirs où se reflètent les visiteurs ; le futur dans l’avènement d’un grand obélisque surmonté d’une triple boucle, symbole de cette révolution en marche. Le signe du « troisième paradis » orne ainsi la pyramide. Les oeuvres historiques de l’artiste font écho aux peintures italiennes, à la statuaire romaine et grecque. D’autres créations plus récentes, miroirs et installations, mènent le spectateur de la salle des Sept- Cheminées à la cour Marly, en passant par le Louvre médiéval.
La spiritualité, la figuration, le décloisonnement des pratiques, la solidarité, la fusion de la vie et de l’art, sont autant de thématiques représentatives de la pensée de l’artiste, fondateur de Cittadellarte.
Source: site du Louvre


Année 1: le paradis sur terre, de Michelangelo Pistoletto
Du 25 avril au 2 septembre 2013
Exposition disséminée dans le Louvre
Horaires : tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi.
Nocturnes, mercredi et vendredi jusqu’à 21h45.
Tarifs: 11 euros TP, gratuit sous conditions (pas besoin d'aller chercher un billet, vos justificatifs seront demandés aux entrées des zones. Un gain de temps considérable!)

Expo "Ron Mueck"à la Fondation Cartier à Paris



  Ron Mueck s'intalle à la Fondation Cartier pendant plus de cinq mois pour nous dévoiler une oeuvre que l'on voit partout dans les livres sur l'art actuel, mais rarement dans les musées. Artiste majeur de la sculpture contemporaine, neuf pièces sont proposées au spectateur dont trois présentées pour la première fois.
Neuf sculptures... ainsi qu'un film réalisé spécialement pour cette exposition: Still Life: Ron Mueck at work, qui pénètre au coeur du petit atelier londonien de cet artiste australien. Etant l'une des figures phare de la scène actuelle, on aurait pu s'attendre à un très grand atelier grouillant d'assistants qui s'affaire à une multitude d'oeuvres. Or l'artiste travaille à l'opposé de ce préjugé. Souvent seul, la main de l'artiste et son savoir faire ne peut pas être reproduit par quiconque. Mueck a sa technique, lente, travaillant la terre glaise par dessus une structure en bois et grillage de poulailler, puis couverte de résine. Aucune empreinte n'est faite, puisque les sculptures sont rarement à l'échelle humaine. Mais qu'elles soient grandes ou petites, la précision excessive des oeuvres ne varie pas. Les carnations, la précision du mouvement de la chair, ses plis, la texture de la peau (transpiration, callosités...) sont autant de détails bluffans.
 
  Au delà de cette apparence hyperréaliste (qui nous fera forcément faire un comparatif avec Duane Hanson), les personnages expriment quasiment tous une mélancolie, une solitude, qu'ils soient nus ou habillés. Le caractère ordinaire de ces personnages est ainsi faussé par une sensation étrange, indicible. Couple under Umbrella et Drift pourraient très bien être des oeuvres critiques sur la société de consommation, mais il n'y a pas le caractère vulgaire que l'on retrouve chez Hanson. Le couple de personnes agées (plus grand que nature) nous fait entrer dans l'intimité de corps vieillissants, dans une position de tendresse presque touchante.

A voir, même si c'est un peu cher!


Expo visible du 16 avril au 29 septembre 2013
Ouvert du mardi au dimanche, de 11h à 21h
Tarifs: 9,50 euros TP; 6,50 euros TR
261 bd Raspail, 75014 Paris, métro Raspail ou Denfert-Rochereau (lignes 4 et 6)

jeudi 30 mai 2013

Expo "Rodolphe Huguet, MinHeroi" au Garage à Béthune



  Rodolphe Huguet présente au Garage des oeuvres éclectiques, aussi bien photo, vidéo, installation, sculpture, peinture, autour d'un thème imposé par Artois Coom.: le site minier à travers le monde, son histoire, ses hommes. Dans le cadre du projet "Mineurs d'un autre monde", Huguet a été invité à une résidence artistique dans un pays encore fortement concerné par l'exploitation minière. Il choisit donc le Brésil.
  Sa pratique consiste en un détournement d'objets, ainsi que du réel, non sans une certaine dérision. Pelles, brouette, caméras en fer rouillé, hamac... Tout est prétexte à reconstituer une sorte culture locale, celle des mineurs qui extraient les pierres et les transforment en pierres précieuses. Et contrairement au préjugé que l'on pourrait avoir, l'exposition garde une certaine légèreté.

Expo visible du 3 Mai au 28 Juillet 2013 au Garage à Béthune
Ouvert tous les jours de 14h à 19h
Entrée libre

"Vanishing Waves", de Kristina Buozyte


  Lukas, un chercheur dans le domaine de la neurologie, devient le cobaye d'une expérience visant à connecter son esprit avec celui d'un patient dans le coma. Afin que l'interaction se fasse en toute objectivité, le protocole lui interdit de savoir qui est l'individu comateux, et d'intervenir dans son esprit. Il ne doit être qu'observateur.
L'expérience commence en une première connexion où seuls bruits et images abstraites sont perceptibles. Puis au fur et à mesure des connexions, Lukas rencontre une jeune femme avec qui se tisse une relation charnelle très forte... qu'il cache au reste de l'équipe scientifique.

  Un bon film lituanien, qui ne surprend en rien dans son scénario qui reste assez banal. Ce qui fait la force du film sont clairement les images. Froides, futuristes et angoissantes, contrastant avec les scènes sensuelles et poétiques, parfois dérangeantes. Une plongée dans l'inconscient de cette jeune femme, dans ses fantasmes, ses peurs.
A noter la très élégante bande son signée Peter von Poehl.

Le Stubnitz, bateau club amarré à Dunkerque



 
Crédit: MS Stubnitz

  On connaissait les concerts et soirées club sur les péniches. A Dunkerque, on a le Stubnitz pour quelques semaines.
Le concept: ancien bateau de pêche allemand, il a été racheté par Urs Blaser pour en faire un espace dédié aux arts visuels et à la musique. Il sillonne les ports des pays d'Europe du Nord depuis 20 ans, a fait escale à Copenhague, Amsterdam, Hamburg et maintenant Dunkerque (il y était déjà passé il y a quelques années), et a accueilli les plus grands DJ et artistes de la scène électro.
  Dans le cadre de Dunkerque 2013 Capitale Régionale de la Culture, l'association dunkerquoise Electro Libre propose notamment deux soirées les 7 et 8 Juin 2013 avec The Hacker et Max Hooper entre autre.
Une expérience étonnante!

Programmation ici.

Expo "Epilepsie, mythes et préjugés", Chapelle Saint Pry à Béthune

 


  Derniers jours pour aller voir cette expo proposée par le musée d'ethnologie régional. Mis en scène par des étudiants en muséographie de l'université d'Artois, et en collaboration avec l'association Epilepsie France et trois artistes lilloises, l'exposition propose un parcours  pédagogique, à la fois historique, social et artistique sur ce "petit mal" si méconnu du public.
  Une rencontre avec l'artiste Mélina Hue et un épileptique avec qui elle a travaillé, nous apporte un grand nombre d'informations. Entre autre il existe beaucoup de formes d'épilepsie, qui peut se manifester aussi bien de façon impressionnante qu'invisible. Ceci dû à la région du cerveau concerné.
L'artiste a mis en image les auras des épileptiques, au moyen de lanternes magiques et dans un espace relaxant. Cette aura est une sorte de sensation annonciatrice, qui sera toujours la même pour chaque individu. Ainsi Thomas entend Erik Satie et voit des formes abstraites, une autre se sent poursuivie par un inconnu.
Ophélie Laloy quant à elle travaille sur le fait que les traitements au nitrate d'argent utilisé autrefois colorait la peau en bleu! Elle nous propose de traverser une sorte de mue géante bleue.

Une expo très instructive.


Exposition du 16 Février au 9 Juin Chapelle St Pry.
Entrée libre
Ouvert tous les jours de 14h à 18h, sauf mardi et jours fériés.
Renseignements au 03.21.68.40.74

mercredi 29 mai 2013

"Only God Forgives", de Nicolas Winding Refn


  Synopsis: À Bangkok, Julian, qui a fui la justice américaine, dirige un club de boxe thaïlandaise servant de couverture à son trafic de drogue.
Sa mère, chef d’une vaste organisation criminelle, débarque des États-Unis afin de rapatrier le corps de son fils préféré, Billy : le frère de Julian vient en effet de se faire tuer pour avoir sauvagement massacré une jeune prostituée. Ivre de rage et de vengeance, elle exige de Julian la tête des meurtriers.
Julian devra alors affronter Chang, un étrange policier à la retraite, adulé par les autres flics …
Source: Allociné
 
  Pour ne pas changer, encore un film plein de testostérone après Pusher, Bronson, Le guerrier silencieux et Drive. Le réalisateur Nicolas Winding Refn retrouve pour la deuxième fois son acteur fétiche du moment Ryan Gosling. Celles et ceux qui ont apprécié Drive devraient aimer Only God Forgives. L'esthétique très travaillée, les longs plans fixes ou très lents, le peu de dialogues, le scénario et la BO sont autant de codes repris à Drive. On pourrait presque penser que ce film est une suite puisque le héros transpire la violence en puissance, il est impliqué dans des affaires mafieuses, il a le regard triste, il serre les poings quand il est énervé... Cependant des plans énigmatiques viennent s'insérer dans l'histoire et apportent une touche fantasmée.
Un film très lent donc, un peu violent mais pas de quoi fermer les yeux et chipoter, et une Kristin Scott Thomas géniale en mère mafieuse et pétasse!
 
A voir par curiosité, ou pour Ryan...

"Trance", de Danny Boyle


  Et Danny Boyle que l'on retrouve ici pour son dernier film Trance avec James McAvoy et Vincent Cassel.
Musique techno-trance et montage très rythmé sont de retour après 127 heures, avec un scénario autour de la thérapie de l'hypnose et ses effets secondaires.

  Le synopsis: un commissaire priseur s'associe à des voyous pour voler un Goya, afin de payer ses dettes de jeu dont il est addictif. Présent lors du vol, il reçoit un violent coup à la tête, et en oublie ensuite où il a caché le fameux tableau. S'en suivent torture puis hypnose afin de remédier à l'amnésie du commissaire. Mais la thérapeute semble obséder les états d'hypnose de ce dernier...
 
  Un scénario faussement tiré par les cheveux, longuet, une scène grotesque et inutile où apparaît l'actrice Rosario Dawson imberbe... (si si on entend le bruit de l'épilateur juste entre les préliminaires et le cul: "Je reviens j'ai quelque chose à faire"). Et un dénouement où on nous déballe en pleine face le pourquoi du comment en une minute chrono!

  Décevant.

"The surface of the Sun", John Murphy

 

  Parce que ce morceau est sublime; parce qu'on l'entend dans plein de bandes-annonce ou pubs depuis quelques temps; et parce que ça m'agace de ne jamais retrouver le film dont c'est tiré (et non, ce n'est pas la BO de "Inception" bien que ça y ressemble fortement).
Voici The surface of the sun de John Murphy, qui compose le thème principal pour "Sunshine" de Danny Boyle, sorti en 2007.

Bande originale complète ici.
Morceau en question ici.

"Room 237", de Rodney Asher

 
 
  La bande annonce est alléchante mais attention, ceci est un documentaire. Un documentaire sur l'un des plus fascinants film de Stanley Kubrick: SHINING, qui deviendra un classique du cinéma d'horreur. A la fois admiré et vilipendé, le film est considéré comme une oeuvre marquante du genre par de nombreux experts, tandis que d'autres estiment qu'il est le résultat du travail bâclé d'un cinéaste de légende se fourvoyant totalement. Entre ces deux extrêmes, on trouve cependant les théories du complot de fans acharnés du film, convaincus d'avoir décrypté les messages secrets de Shining.
ROOM 237 mêle les faits et la fiction à travers les interviews des fans et des experts qui adhèrent à ce type de théories, et propose sa relecture du film grâce à un montage très personnel. ROOM 237 ne parle pas seulement de fans d'un film mythique – il évoque les intentions de départ du réalisateur, l'analyse et la critique du film.


Sortie: 19 juin 2013

Expo Mom'Art au Tripostal, Lille

 

  Les écoliers de la métropole lilloise sont à l'honneur pendant trois semaines au Tripostal. Ils en sont les exposants, présentant dessins, peintures, vidéos, sculptures, photographies, le tout autour de la thématique FANTASTIC qui a animé l'automne lillois 2012.
Les enfants ont été sensibilisés à différentes disciplines artistiques dans le cadre du Plan Educatif Global proposé par la ville de Lille.
  Vous retrouverez ainsi les travaux des bambins sur deux niveaux. Et franchement, si ça ne grouillait pas autant, on pourrait presque se croire dans une expo d'art contemporain tant le monde artistique peut être régressif aujourd'hui.

Môm'Art au Tripostal, Avenue Willy Brandt, Lille
Du 23 Mai au 9 Juin 2013
Ouvert du mardi au dimanche, 14h-18h
Gratuit

lundi 20 mai 2013

Expo "Natures artificielles", Gare Saint Sauveur, Lille

 


  Pour le printemps de Saint Sauveur on retrouve une exposition mêlant art et technologie, dans la droite lignée des Nouveaux Monstres, de Dancing Machine ou de Paranoïa.
On y retrouve 27 oeuvres d'artistes internationaux, mettant en scène une nature probablement susplanté par la technologie. Un regard critique, poétique et surprenant sur l'Homme cherchant à contrôler et reproduire ce qui l'entoure. Mais aussi des phénomènes naturels magiques, qui feront leur effet sur les petits et grands.
  On retiendra l'installation interactive de l'artiste japonais Atsunobu Kohira, "Infravoice", située sur l'esplanade de la Gare. Difficile à trouver, cette oeuvre consiste en un tube métallique qui sort de terre, avec un micro caché en son extrémité. En parlant, le son est retranscrit en vibrations sous nos pieds. Comme si nous parlions à la Terre, et qu'elle nous répondait sous forme de micro secousse.

L'exposition est complétée par les photographies des lauréats de SFR Jeunes Talents, ainsi que l'Hotel Europa version "Tuyauterie tropicale", à réserver gratuitement entre amis ou en famille si on le souhaite.


Natures artificielles, du 3 Mai au 11 Août 2013, Gare Saint Sauveur, Lille
Ouvert du mercredi au dimanche, et jours fériés.
Horaires: 12h-19h (dernières entrées à 18h30)
Gratuit

Programme complet des événements:
http://www.lille3000.eu/gare-saint-sauveur/printemps-2013/

"Les praticiens de l'infernal", Pierre La Police

 
  Un homme jambe qui meurt d'une embolie pulmonaire, un héro qui meurt puis ressucite quelques pages plus tard sans aucune explication, un cube de glace qui parle...
Les personnages principaux, les frères mutants Thémistècle, accompagnés par Fongor, font face à des événements plus débiles les uns que les autres, sur fond de science-fiction.

  L'univers complètement déglingué de Pierre La Police peut surprendre, tant il prend à revers tous les codes de la BD. Une case par page et uniquement du récit indirect. Lu en 10 min si on prend son temps pour regarder les dessins...

A lire à l'endroit où vous le trouvez donc.

Pierre La Police, "Les praticiens de l'infernal", 2012, Cornélius, Paris

"Pornographie et suicide", de Mahler

L'autrichien Nicolas Mahler nous livre ici de petites chroniques de la vie de tous les jours, et surtout de sa vie d'auteur de BD.
Ses rencontres avec les professionnels de l'art complètement improbables et absurdes sont dessinées dans un style minimaliste et répétitif, marque de fabrique de l'auteur.
Quant à la véracité de certaines histoires, on s'en moque. L'humour est le moteur premier de cet ouvrage. Et ça marche en un minimum de cases!

Nicolas Mahler, "Pornographie et suicide", 2013 pour l'édition française, collection Eprouvette, L'Association, 14 euros


"LORNA, Heaven is here", de Brüno

     Un homme qui invente le Priaps, développeur pénien aux effets secondaires néfastes; une femme géante qui déboule de l'espace, un producteur de films pornographiques; des références ciné comme King Kong ou La Mouche... Cet album est un véritable hommage au cinéma bis, dans un style bichromique et épuré. Drôle et décalé!

Brüno, "Lorna, heaven is here", 2012, collection Treize Etrange, Glénat, 17 euros

"Conversations avec David HOCKNEY", de Martin Gayford

  L'un des grands peintres de la deuxième moitié du XXème siècle, au travers d'entretiens avec le critique d'art Martin Gayford. Un ouvrage qui va droit au coeur de la création picturale, sur sa nature, son lien avec le réel. On dévore les discussions, même si elles semblent un peu dépassées. La nature du travail de Hockney se confondant clairement avec les pratiques sur le motif des impressionnistes.

  L'artiste nous y explique son processus de création avec tant de simplicité et de sincérité. Mais il nous fait part aussi de son intérêt aiguisé pour la peinture ancienne, de son amour de la nature et l'impact des saisons sur celle-ci, du problème de la représentation en photographie et en peinture, de sa découverte de la peinture sur Iphone.
Un homme profondément ancré dans son art, qui passe ses journées à contempler les paysages du Yorkshire où il réside, après des années à avoir vécu en Californie.

"Dessiner apprend à regarder, [...] plus on dessine, mieux on y voit"

Martin Gayford, "Conversations avec David Hockney", 2011 pour la traduction française, Seuil, 28 euros.

Nouvel album d'AUSTRA, "Olympia"

  Deux ans après le succès de "Feel it break", le groupe canadien revient avec son nouvel opus "Olympia" qui sortira le 17 juin 2013 chez Domino Records.
On y retrouve la sublime et déchirante voix de Katie Stelmanis, et pour se mettre l'eau à la bouche le single "Home".

  Des textes qui parlent toujours d'amour qui ronge et autres sujets pas très gais, mais un son qui évolue. Visiblement moins sombre, les rythmes laissent présager un deuxième album qui pourrait décevoir celles et ceux qui avaient aimé le côté pop-gothique de "Feel it break". Résolument plus électro, moins de synthés oldschool, la flûte de Pan aurait tout de même pu être évitée.

  On attend avec impatience la suite!
Le morceau "Painful like" est aussi disponible en écoute.
Et le premier album a été réédité en version deluxe, avec 9 inédits, dont un remix.