lundi 20 février 2017

Les corps en transe d'Angelica Mesiti et Jeremy Shaw

  La transe.
  Un état qui veut qu'une personne se sente comme transportée hors d'elle même, qui devient indifférente au monde qui l'entoure. Une définition proche de celle de l'extase, qui n'est jamais bien loin.

  La vidéo "Rapture (silent anthem)" de l'artiste australienne Angelica Mesiti présente en gros plan les visages d'un public jeune, visages défilant un à un au ralenti. Un ressort de la vidéo contemporaine qui traduit souvent la captation exacerbée d'une action, d'une émotion, d'une poésie invisible à vitesse réelle. Cet usage est régulièrement associé à un effet mystique (cf. Bill Viola "Five Angels for the Millenium). Un éloge de la lenteur qui nous montre des visages fascinés par quelqu'un ou quelque chose qui reste toujours hors champ. Et que nous n'entendrons jamais puisque le son est absent. Les gros plan utilisés ne facilitent pas la tâche d'identification de l'événement auquel assiste ce public. Un meeting politique? Religieux? Un match de sport? Ils transpirent par une chaleur sourde, hurlent, parlent, tapent des mains, ferment les yeux et s'illuminent devant quelque chose qui les transporte. Il s'agit en réalité de l'idolâtrie contemporaine puisque c'est bien à un concert de rock que les plans on été tournés.
  Cependant, le titre "Rapture (silent anthem)" oriente l'oeuvre dans une interprétation religieuse. "Rapture" en anglais est le ravissement, c'est-à-dire le passage de l'apocalypse sur l'enlèvement de l'église, moment où les croyants sont amenés au ciel à la rencontre du Christ sept années avant son retour définitif sur Terre. L'oeuvre de Mesiti joue donc sur les deux plans, la transcendance des corps étant aussi l'apanage de la musique dansée. Le caractère spirituel de ce travail a été récompensé en 2009 par le Blake Prize for religious art.
  La monstration de la vidéo aide plus ou moins à l'imprégnation du spectateur, à sa projection dans cette ferveur collective. Lors de l'exposition Rebel Rebel au Mac's du Grand Hornu, l'écran était immense, dans le noir et facilitait l'isolation du spectateur. Des dispositifs vidéo taille XXL, qui enveloppent et absorbent physiquement le spectateur rendent l'expérience plus intense. Une solution de facilité peut-être. Pourtant il est des films cinématographiques qui se doivent d'être vécus dans une salle de cinéma, comme d'autres n'en ont aucunement besoin. L'intensité lumineuse d'une salle obscure et le son surround facilite l'expérience égocentrique, que le petit écran en plein jour avec un son minable permet moins. Il en va de même pour certaines oeuvres vidéo.

  D'autres oeuvres de l'artiste tournent autour de la musique: "Citizens Band" (2012) ou encore "Prepared Piano for Movers (Haussmann)" (2012).

Angelica Mesiti, Rapture (Silent Anthem), 2009, 10min 10 sec, HD vidéo


  De son côté, le jeune canadien Jeremy Shaw sur les diverses façons d'accéder à la transe. La religion, les drogues et la danse (liée donc à la musique) sont les trois domaines qui permettent d'accéder à la transcendance. L'artiste préfère user de ce terme. Il expérimente lui-même de façon quasi scientifique comment atteindre des états second (drogue, étranglement), mais filme ou photographie d'autres personnes, pour capter ce moment d'inconscience. La vidéo "Best Minds Part One" fait le même type de lien entre la musique et la transe que Mesiti. Effet de ralenti à l'appui. L'aspect religieux en moins. Shaw est plus attaché au corps entier dansant sur la musique, transporté par celle-ci. Dans "DMT", ce sont des corps sous psychotropes qui sont filmés. Une expérience clinique d'un trip. Les consentants sont habillés de blanc, dans un lit blanc, décor blanc. Les vagues impressions qu'il leur reste après l'expérience sont ajoutées en sous titres. Les visages sont révulsés, entre extase et douleur. La série photographique "Towards Universal Pattern Recognition" traduit quant à elle l'expérience mystique de Dieu.
  L'approche de Shaw est d'être à la recherche de l'altération de la conscience, peu importe les moyens mis en oeuvre.
Jeremy Shaw, DMT, 2004, vidéo

Dope Lemon, l'autre facette d'Angus Stone


  Dope Lemon sort son nouvel EP "Hounds Tooth" le 24 février, avec notamment le single "Home Soon". L'occasion de revenir sur ce projet d'Angus Stone. Une nouvelle histoire qui s'est écrite en trois ans pour le barbu australien, qui a sorti son premier album en juin 2016 "Honey Bones". Un travail de longue haleine pour une ballade ballade pop bercée de psychédélisme. Un album réussi, sorti en toute discrétion, si l'on se réfère au peu d'articles sur le web. Merci Youtube et les liens suggérés...
  Ce n'est pas nouveau, la musique, la mode, l'art, sont faits de cycles, d'héritage, de réinvention. Un style reste dans l'ombre pendant des années, puis refait surface petit à petit, jusqu'à percer très nettement. Je ne suis pas du tout connaisseuse du style rock psyché, de son histoire, de sa descendance, mais j'observe juste depuis dix ans de "gros" groupes perçant dans ce genre, qu'il soit plus ou moins clair, plus ou moins contemporain. MGMT, Tame Impala, et surtout Temples en tête de file.
  L'incursion d'Angus Stone est donc intéressante, un peu moins classique et fleur bleue que ses albums avec la frangine. Musicalement je parle, car la flemme de lire les paroles (je suis à l'opposé du bilinguisme). On redécouvre même son timbre de voix, souvent pleine de reverbe et de cachet. Le nouvel EP semble quant à lui plus groovy, cuivres à l'appui.

On attend la sortie!

Et sinon on écoute en priorité les morceaux Honey BonesUptown FolksCoyote et Won't Let You Go

samedi 11 février 2017

Venus Fly, le clip consternant réalisé par Grimes


  Voilà voilà. Le nom de Grimes est réapparu dans le flux incessant du web. Et on aurait préféré que ça ne soit pas le cas.
La belle a publié il y a deux jours un clip réalisé par elle-même, en featuring avec Janelle Monàe. C'est qui ça? Rappelez-vous, les très entraînants "Tightrope" ou encore "Dance Apocalyptic", c'est ce petit bout de femme nouveau génie de la pop soul funk.
Le morceau, c'est "Venus Fly", extrait du dernier album Art Angels sorti en 2015, qui avait fait regretter à tout le monde le très weird et génial "Visions". Et bien la pilule ne passe toujours pas, et on la régurgite quand on mate le clip. Cela se veut tribal gothique kitsch mais tout est trop aseptisé, déjà-vu, fade. Aucun intérêt. Et que vient faire Janelle Monae dans un titre au vieux relent gabber, à part participer à un concours de déguisements?

Aujourd'hui je sors donc le joker pourri "c'était mieux avant!".
Plus sérieusement, si vous lisez cet article, je vous propose d'écouter un nouvel album de la canadienne, celui qu'on attendait tous: "Halfaxa". En réalité il s'agit de son premier album qu'on avait quasiment tous oublié...
Parce que franchement, comment est-on passé de "Oblivion" à "California", autant esthétiquement que musicalement? Comment se fait-on violer par consentement par le mainstream?

Le clip P.O.W.A de M.I.A




  On connaît la star britannique pour sa musique et son flow reconnaissables à la première écoute, mais aussi pour ses prises de position ultra engagées. Peu avant de la sortie de son album "AIM" il y a tout juste six mois, M.I.A annonçait que ce serait son dernier disque et qu'elle l'avait donc voulu moins agité et plus positif. Oui oui bien sûr. Tu ne nous as pas du tout sorti un morceau+clip poignant sur l'immigration massive ("Borders"). Ces propos semblent juste être là pour apaiser les tensions avec la maison de disque et faire tout beau tout gentil pour la promo.

Car c'est bien une récidive à "Borders" que l'on retrouve dans ce nouvel extrait. L'artiste est à nouveau à la réalisation, et nous sort un clip minimaliste et puissant, comme toujours. Ici, des danseurs en rang d'oignons exécutent de multiples vagues très bien orchestrées, presque robotiques, devant une sorte de mur en plein désert. Une réaction bien sûr à la toute fraîche élection du nouveau président américain Donald Trump, dont elle fait référence dans les paroles (modifiées donc).
Un coup de genou est également porté à Rihanna, Mariah mais surtout Madonna. En effet les deux stars ainsi que Nicki Minaj avaient collaboré le temps d'une chanson ("Give me all your luvin' "), reprise notamment pendant le half time du Superbowl 2012. Et pour faire court, M.I.A. a fait un doigt d'honneur, elle a été poursuivie en justice et a perdu son procès contre la NFL (l'organisation de footbal américain) avec amende de 1,5 million de dollars. Un deuxième procès lui réclamait 16 millions mais pas moyen de trouver l'info rapidement sur le net quant au dénouement. Et Madonna qui ne l'a pas très bien pris, et a traité de gamine la sri lankaise. Youpi des histoires de gonzes!!

M.I.A. a toujours les nerfs, un peu trop souvent d'ailleurs. Cet album est d'ailleurs annoncé comme étant le dernier par l'artiste elle-même. La pression des multiples attaques subies a probablement atteind la chanteuse, qui souhaite dorénavant se lancer dans des projets musicaux différents.
Affaire à suivre...

vendredi 10 février 2017

FUTURE POLITICS, l'album 2017 d'Austra


  Sorti le 20 Janvier dernier, Austra continue de marteler son style avec son troisième album "Future Politics". Rien de bien nouveau chez les canadiens signés par Domino Records.

Toujours la voix lyrique de Katie Stelmanis qui te perce les tympans, mélangé à un son bardé de synthétiseurs oldschool et de rythmiques pop-electro-techno.

Toujours des morceaux suintant la mélancolie, mais cette fois-ci avec des paroles beaucoup plus portées sur la libération des esprits et des corps. Ouvrir les yeux, prendre sa vie en main, s'impliquer dans le monde, tel est le tournant pris sur cet album plus engagé si l'on peut dire. Le très beau "We were alive" en ouverture en témoignera, ainsi que l'insert au tout début du clip "Future Politics".

Toujours des clips très hype, des photos arty et une culture queer sous-jacente.

Et toujours aussi beau, même si l'album est un peu inégal en terme de qualité. Un contraste qui nous fait totalement oublier la fin de l'album...

On parle souvent des albums de la maturité, argument à deux balles que certains journalistes usent au bout du troisième ou quatrième album. Ici on pourrait simplement en parler parce que les membres du groupe ont une trentaine d'années et que l'insouciance se délite au fur et à mesure du temps. Certes. Cependant on peut constater que sans le poids d'une sortie physique d'un album ou d'un EP, Austra sait cracher un son qui est toujours en filigrane dans leurs productions. Un son qui sait être techno coldwave trance et EBM digne d'une piste de danse underground. En témoigne l'hallucinant EP "Habitat" sorti un peu en cachette en digital, et en 500 exemplaires vinyles chez Paper Bag Records. Quatre titres, dont trois où Katie ne geint pas puisqu'elle n'y chante pas, pour mieux nous laisser profiter des mélodies en sous-sol chères à The Hacker. A écouter "Doepfer", qui aurait aussi bien pu être sorti par Gesaffelstein ou The Knife.

"Future politics is a future, and for any future the possibilities are endless" peut-on lire sur leur Tumblr.

L'album en écoute intégrale ici.

lundi 26 janvier 2015

"Les Amateurs", de Brecht Evens

    L'histoire: Pierjean, un artiste, accepte de participer à une soit disant biennale d'art contemporain, au fin fond de la Flandre belge. Sur place, il rencontre des artistes amateurs tous plus bizarres les uns les autres. La biennale s'avère être plus une fête populaire de campagne. Pierjean, "vrai" artiste qui ne vit que de son art, est aussitôt adulé par les autres. Il décide de mettre à profit cet attrait, et propose à tout le monde de réaliser une oeuvre d'art collective, qui subira divers épisodes.
 
    Brecht Evens est surnommé de "petit génie" de la BD. Sélection d'Angoulême en 2012 et 2015, il avait déjà reçu le Prix Audace d'Angoulême en 2010 pour Les Noceurs.
En ce qui concerne le graphisme, d'accord on peut parler de génie (bien que le terme soit un peu fort). On se noie dans les pages colorées et foisonnantes du jeune auteur belge. Un style souvent marqué par le travail à la gouache, des images en pleine page, pas de cases ni bulles, un intérêt pour les motifs. Pas de doute, c'est un sacré peintre là derrière.

    Mais le fond n'y est pas vraiment. Les rapports entre les personnages sont survolés. Le scenario n'apparaît pas à la hauteur des images. On oublie trop combien il est difficile d'être à la fois un bon dessinateur et un bon auteur. Uderzo et Goscinny pour les plus connus chez nous, ou récemment le duo Mezzo et Pirus pour sa trilogie Le Roi des Mouches.

    Au final, cela vaut tout de même le détour, au moins pour les illustrations qui sont fichtrement belles.


lundi 12 janvier 2015

"First Light", premier single du deuxième album de Django Django



   Les écossais nous avaient apporté en 2012 une pépite joyeuse et atypique, mêlant instrumentations acoustiques, électriques, voix démultipliées, le tout avec la rigueur de l'électro... Chaque morceau était une aventure dans des contrées psyché. Ça sentait bon les westerns, les hallu sous le soleil brûlant, les chevauchées fantastiques. Le truc qui fout la patate quoi!
Aujourd'hui, ils dévoilent le single "First Light" (en écoute ici), annonçant la sortie de leur album au printemps à venir.
Pour l'instant l'image semble plus exotique que le morceau, trop lisse et passe-partout. Le style est plus électro et basique. Mais un single n'est pas forcément révélateur d'un album dans son ensemble.
A suivre!

lundi 17 mars 2014

Tycho, "Awake"


Boards of Canada + Mogwai = TYCHO = très beau!

Encore un album de Xiu Xiu, "Angel Guts: Red Classroom"


    La sortie du nouvel album de Xiu Xiu en février s'est faite à coups de "Black Dick", dont le clip a subtilement servi à la promotion du groupe puisque comme son titre l'indique, on voit des bites partout.
Toujours la même tambouille post-punk, peut-être moins désespéré qu'auparavant (sauf "El Naco qui est carrément flippant), avec un son plus indus et parfois proche des jeux vidéo (sans être 8 bit).

Degré de dépression de l'album: 5/10

jeudi 13 février 2014

ART UP à Lille! Croûtes et petites perles en tout genre.

    Quelle est cette nouvelle foire lilloise d'art contemporain? Il s'agit tout simplement du nouveau nom de Lille Art Fair, qui change de stratégie de communication avec un nom moins orienté ch'ti et une date largement avancée. Ce qui en fait l'une des premières foires de l'année.

Visite en avant première ce jeudi, avec les journalistes et professionnels du milieu.
Art Up c'est 104 galeries et éditeurs internationaux, 26000 visiteurs en 2013.
Certains stands sont encore dans les cartons et les cartels provisoires. C'est probablement le seul moment agréable pour visiter en dehors de la foule, et les galeristes discutent rapidement avec vous pensant que vous allez peut-être citer leur galerie (dommage, je ne prends des notes que pour mon intérêt personnel).

    Petit florilège...
La foire choisit de faire des focus sur des artistes ou collectifs.
Nous retiendrons André-Pierre Arnal, dont le stand de la galerie Convergences me rappelle quelque chose. Y sont exposées des toiles non enchâssées, qui ont été pliées et forment des structures géométriques variables. Il est présenté comme une figure du mouvement Support/Surface.
Sur une table, la revue-poster gratuite d'art contemporain 75gr. Cette revue au format poster propose à chaque édition une carte blanche à un artiste, avec une face où est éditée une œuvre inédite, et l'autre avec des textes représentant l'univers de cet artiste. Pierre-André Arnal a fait l'objet de deux cartes blanches, et l'un des posters est en fait accroché dans mon salon...
Il s'agissait d'une œuvre quasi tautologique (oulà un gros mot), concept cher aux artistes conceptuels: un poster représentant un poster d'une chaise possédant le même pliage que le vrai poster qu'on a dans les mains, posé sur l'objet chaise représentée. Je la refais?
Voilà l'image, mais il manque les plis du poster édité.


 
    Le groupe des YIA fait également l'objet d'une attention particulière au fond de la foire, avec un stand un peu moins commercial, mais on y trouve quand même de la sculpture en néons... A noter la présence du rennais Vincent Mauger.


    La galerie bruxelloise Arielle d'Hauterives s'attache à exposer des plasticiennes uniquement. On ne l'aurait pas forcément deviné à la vue des deux artistes exposées, qui n'ont rien qui transpire spécialement de féminin, et tant mieux. Oxana Taran est ukrainienne et travaille le dessin au stylo bille, essentiellement en trait verticaux. Un travail autour de ses souvenirs et de la ville. Nete Yde Olsen est danoise, et choisit la peinture comme support à ses réflexions autour du symbolisme dans le paysage.

    On passe les croûtes habituelles.
   
    Chez Shine Artists, Hwang Seon-Tae se fait remarquer par des dessins-photos, un mélange de technique qui ne rend rien en reproduction, qu'on ne peut que voir en vrai, tant la profondeur et l'effet produit est troublant.

   
    La galerie Xavier Ronse basée à Mons présente Les peintures de Natacha Mercier, soutenue par la DRAC. Une peinture monochrome, qui laisse entre apercevoir des vanités ou des portraits si l'on prend son temps pour permettre à l'œil un temps d'adaptation. Classique mais sympa.

    Une attention toute particulière pour l'artothèque L'Inventaire, située à Hellemmes. Les personnes présentes se feront sincèrement un plaisir de vous expliquer comment louer de l'art contemporain pour l'exposer chez soi. Des initiatives comme celles-ci connaissent un essor tout particulier ces dernières années, bien que ce concept existe depuis 1981 par l'intermédiaire de l'effort de monsieur Jack Lang. Une cotisation annuelle de 15 à 44 euros est demandée, puis vous payez 10 euros/mois pour une œuvre, ou 20 euros avec option d'achat. Ainsi si vous n'arrivez plus à vous séparer d'une œuvre, vous pouvez en faire l'acquisition!

    Et puis il y avait beaucoup de photographies de qualité, dont je retiendrai Renaud Duval, artiste passé par Le Fresnoy, et basé à La Malterie. La série exposée insiste sur les littoraux du nord de la France et de la Belgique, où l'humain est absent de ces compositions en longue pose et surexposées. Fantômatique et beau.
Série Sealine, 2013


    J'en oublie les galeries lilloises, Lasécu, la Maison de la Photographie ou le jeune Cédric Bacqueville qui sait très bien s'entourer. L'un des rares stands avec une ambiance différente.

    Petit rappel au cas où: ceci est une foire commerciale, qu'il n'y a donc quasiment pas de vidéo et encore moins d'installations. Ne vous attendez pas à voir les œuvres de la décennie.
A l'année prochaine peut-être.


Art Up! du 13 au 16 Février 2014
Entrée: 6-8 euros
Lille Grand Palais

vendredi 24 janvier 2014

3615 Amikal Sonic



Avec les DJs de l'Amikal Crew.
Au Modjo, rue du Marché, 59000 Lille

jeudi 21 novembre 2013

Noémie Goudal, lauréate du prix HSBC 2013

Reservoir, Lightjet Print, 168x206 cm, 2012

    Noémie Goudal est l'une des deux lauréates du Prix HSBC 2013, et a édité son livre "The geometrical determination of the sunrise" cet été. La photographe de 29 ans a eu un regard attentif à la conception de son catalogue monographique. Couverture avec un paysage exotique noir et argentée, à la manière d'un daguerréotype. Présence de lunettes stéréoscopiques, non présentes dans le catalogue de consultation. Mais les schémas d'optique présents dans les premières pages laissaient présager d'une illusion, d'une tromperie.
Noémie Goudal joue avec les perspectives: effet 3D de la stéréoscopie, mise en scène d'un décor dans un autre décor. Le spectateur est sans cesse sur ses gardes pour tenter de percer l'énigme. Une énigme où l'Homme est presque toujours absent de son environnement, qu'il soit constitué de vestiges ou de nature pure.
L'éternelle question de l'Homme face à la Nature est évoqué dans la série Haven her body was. L'espace ci-dessus est travaillé comme une installation, où l'artiste décompose une image imprimée sur plusieurs papiers, qu'elle transfère dans un environnement autre. Le dialogue prend alors la forme d'un nouveau territoire.

Editions Actes Sud, 102 pages, 20 euros

mercredi 20 novembre 2013

" Marzo ", de la Cie Dewey Dell


    Dewey Dell est une formation de quatre jeunes italiens, qui décident de s'unir en 2007 après une expérience à l'école d'expression corporelle Stoa à Cesena.
Marzo, c'est une expérience de 45 minutes, estampillée "performance" et "new generation" sur le site internet du fameux festival NEXT. A première vue, le côté bioman des personnages attire tout de suite. Surtout lorsque vous venez d'acheter un billet pour un opéra de 3h de Jan Fabre, on a envie d'aller expérimenter quelque chose d'opposé!
    Quand on gratte un peu, la référence japonaise est double dans ce projet. Kuro Tanino en est le directeur assistant, et Yûichi Yokoyama le concepteur des costumes. Le premier et un scénariste et directeur artistique de théâtre, le second un auteur de BD hors normes.  La gestuelle et les poses des danseurs sont ainsi imprégnées de cette culture japonaise, les italiens ne semblent qu'être les instruments de cette référence.

    Une sorte de samouraï introduit donc ce spectacle, ainsi qu'une voix japonaise qui parle à la place du danseur, qui ne peut s'exprimer à travers son masque-casque. Ce personnage semble être sur une planète indéterminée, blanche et rugueuse comme la lune. On nous parle de cratère...
Rapidement les autres personnages entrent en scène. Un personnage féminin, et un sportif dans toute sa gloire. S'en suit une histoire d'amour un peu trop basique à trois. Tout cela ponctué des trois bibendum qui font rire dans un premier temps, mais qui s'avèrent les plus intéressants à observer dans la façon dont leurs costumes réagissent à leurs mouvements.
Un scénario un peu trop basique donc. On a parfois le sentiment d'être dans un spectacle pour enfants (même s'il n'y en avait aucun à la représentation au Budascoop). Les quelques interventions de dialogue sont totalement inutiles (le samouraï dit "j'ai mal à la jambe" tandis qu'il boite...). Et la bande son repose un peu trop sur la violence. Du breakcore-speedcore-expérimental pendant 45 minutes était un peu difficile. Il est regrettable d'observer que régulièrement les jeunes compagnies de danse s'extasient sur de la musique ultra bourrin pour signifier la violence...
Intéressant à voir pour l'apéro. Plus pénible en gueule de bois le dimanche après midi.






mardi 29 octobre 2013

" La Ruée vers l'Art " , documentaire de Marianne Lamour


Synopsis:
"l’irruption et la puissance de nouveaux collectionneurs hyper-milliardaires ont bousculé un marché de l’art contemporain jusque-là orchestré par un petit réseau de professionnels. De nouveaux gisements artistiques, de nouveaux artistes à vocation mondiale, des montants financiers démesurés sont les fruits d’une spéculation intense : quels en sont les véritables enjeux ? Qui en sont les acteurs ? Quelle place pour la créativité des artistes ?
De New York à Hong Kong, de Singapour à Miami, de Shanghai à Doha en passant par Bâle et Venise, la réalisatrice Marianne Lamour et les auteures, Danièle Granet et Catherine Lamour, sont parties à la découverte de ce monde en pleine mutation vers une nouvelle société de l’Art globalisé sans en cacher ni les outrances, ni les errements."
Allocine.fr
 
 
 
   Un documentaire qui malheureusement ne tient pas du tout ses promesses. Les auteures sont des journalistes non spécialistes de la question, d'un certain âge. Leur position tout au long du documentaire ne sera que superficiel, enfonçant à longueur de temps des portes ouvertes concernant le marché actuel, pourri par les spéculations des galeries et des nouveaux riches.
Et à côté de cela, la qualité des images est médiocre. On se dit directement en sortant de la salle que les subventions pour ce doc n'ont servi qu'à payer les multiples voyages des journalistes à Venise, Bâle, Miami, Doha, Singapour, Hong Kong, New York etc. D'un plan à l'autre on passe d'une qualité d'image passable à une qualité super pixellisée.
Un documentaire de vulgarisation pour les non initiés, inutile pour les avertis.

dimanche 27 octobre 2013

" Fuzz & Pluck 1 ", de Ted Stearn


    Pour comprendre un peu le bonhomme, Ted Stearn, c'est le storyborder de "Futurama" ou "Beavis & Butthead".
C'est donc tout naturellement que Fuzz et Pluck, respectivement ours en peluche trouillard et coq plumé teigneux, arpentent un monde absurde rempli de personnages tous plus dingos et cruels les uns que les autres.
Fuzz et Pluck se retrouvent esclaves à la suite d'une tentative de passage de frontière à bord d'un caddy trouvé dans une décharge, mais en fait provenant d'une supérette où va se rendre le duo...
Une BD pleine d'humour, qui dépeint une société américaine au paroxysme de sa connerie.
Un volume 2 est également sorti.

Publié chez Cornélius, 20,5 euros