jeudi 21 novembre 2013

Noémie Goudal, lauréate du prix HSBC 2013

Reservoir, Lightjet Print, 168x206 cm, 2012

    Noémie Goudal est l'une des deux lauréates du Prix HSBC 2013, et a édité son livre "The geometrical determination of the sunrise" cet été. La photographe de 29 ans a eu un regard attentif à la conception de son catalogue monographique. Couverture avec un paysage exotique noir et argentée, à la manière d'un daguerréotype. Présence de lunettes stéréoscopiques, non présentes dans le catalogue de consultation. Mais les schémas d'optique présents dans les premières pages laissaient présager d'une illusion, d'une tromperie.
Noémie Goudal joue avec les perspectives: effet 3D de la stéréoscopie, mise en scène d'un décor dans un autre décor. Le spectateur est sans cesse sur ses gardes pour tenter de percer l'énigme. Une énigme où l'Homme est presque toujours absent de son environnement, qu'il soit constitué de vestiges ou de nature pure.
L'éternelle question de l'Homme face à la Nature est évoqué dans la série Haven her body was. L'espace ci-dessus est travaillé comme une installation, où l'artiste décompose une image imprimée sur plusieurs papiers, qu'elle transfère dans un environnement autre. Le dialogue prend alors la forme d'un nouveau territoire.

Editions Actes Sud, 102 pages, 20 euros

mercredi 20 novembre 2013

" Marzo ", de la Cie Dewey Dell


    Dewey Dell est une formation de quatre jeunes italiens, qui décident de s'unir en 2007 après une expérience à l'école d'expression corporelle Stoa à Cesena.
Marzo, c'est une expérience de 45 minutes, estampillée "performance" et "new generation" sur le site internet du fameux festival NEXT. A première vue, le côté bioman des personnages attire tout de suite. Surtout lorsque vous venez d'acheter un billet pour un opéra de 3h de Jan Fabre, on a envie d'aller expérimenter quelque chose d'opposé!
    Quand on gratte un peu, la référence japonaise est double dans ce projet. Kuro Tanino en est le directeur assistant, et Yûichi Yokoyama le concepteur des costumes. Le premier et un scénariste et directeur artistique de théâtre, le second un auteur de BD hors normes.  La gestuelle et les poses des danseurs sont ainsi imprégnées de cette culture japonaise, les italiens ne semblent qu'être les instruments de cette référence.

    Une sorte de samouraï introduit donc ce spectacle, ainsi qu'une voix japonaise qui parle à la place du danseur, qui ne peut s'exprimer à travers son masque-casque. Ce personnage semble être sur une planète indéterminée, blanche et rugueuse comme la lune. On nous parle de cratère...
Rapidement les autres personnages entrent en scène. Un personnage féminin, et un sportif dans toute sa gloire. S'en suit une histoire d'amour un peu trop basique à trois. Tout cela ponctué des trois bibendum qui font rire dans un premier temps, mais qui s'avèrent les plus intéressants à observer dans la façon dont leurs costumes réagissent à leurs mouvements.
Un scénario un peu trop basique donc. On a parfois le sentiment d'être dans un spectacle pour enfants (même s'il n'y en avait aucun à la représentation au Budascoop). Les quelques interventions de dialogue sont totalement inutiles (le samouraï dit "j'ai mal à la jambe" tandis qu'il boite...). Et la bande son repose un peu trop sur la violence. Du breakcore-speedcore-expérimental pendant 45 minutes était un peu difficile. Il est regrettable d'observer que régulièrement les jeunes compagnies de danse s'extasient sur de la musique ultra bourrin pour signifier la violence...
Intéressant à voir pour l'apéro. Plus pénible en gueule de bois le dimanche après midi.